Le taux de chômage en Suisse au plus haut l'an dernier depuis 2010

Le taux de chômage moyen en Suisse a augmenté l'an dernier de 0,1 point pour se fixer à 3,3% de la population active, au plus haut depuis 2010. Le marché du travail reste néanmoins résistant.

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(ats) Cette dégradation est intervenue malgré un environnement macroéconomique marqué par "une croissance solide et une stabilisation conjoncturelle progressive", a relevé mardi devant la presse à Berne Boris Zürcher, chef de la Direction du travail au Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).

Le nombre de chômeurs en Suisse a crû de 4,6% en 2016 en moyenne annuelle par rapport à 2015, à 149'317 personnes. Le premier semestre a été caractérisé par une décrue, le second par une poussée.

La détérioration en fin d'année s'explique surtout par des facteurs saisonniers, notamment dans la construction et l'hôtellerie-restauration. Le marché du travail affiche en fait une étonnante stabilité. Le taux de chômage désaisonnalisé n'a plus subi de hausse depuis quinze mois, demeurant à 3,3%, fait remarquer le SECO.

La tertiarisation se poursuit

La résistance du marché du travail est entre autres due à la tertiarisation de l'économie, explique Boris Zürcher. Cette mutation structurelle se traduit par une progression de l'emploi dans des secteurs moins sensibles aux soubresauts conjoncturels, comme la santé, la formation ou l'administration publique.

Autre explication: l'immigration. Celle-ci a reculé ces deux dernières années. L'immigration joue ainsi son rôle d'amortisseur lors de fléchissements conjoncturels.

Niveau de formation élevé

La stabilité du marché du travail trouve également son origine dans le niveau de formation élevé de la population, souligne Boris Zürcher. En outre, la politique du marché du travail est basée sur l'"activation" des demandeurs d'emploi.

Le chef de la Direction du travail au SECO souligne à ce propos le rôle joué par les offices régionaux de placement (ORP), dont le but est d'intégrer rapidement et durablement les demandeurs d'emploi sur le marché du travail.

Poussée en décembre

Au cours du seul mois de décembre, l'effectif des chômeurs inscrits auprès d'un ORP a progressé de 10'144 personnes (+6,8%) par rapport à novembre à 159'372 personnes. Le taux de chômage a connu une poussée de 0,2 point par rapport au mois précédent à 3,5% de la population active.

Le chômage des jeunes, soit les individus âgés entre 15 et 24 ans, a pour sa part crû de 1,6% sur un mois pour affecter 19'216 personnes, mais a reculé de 6,8% sur un an. Le taux de chômage a atteint 3,5%, en hausse de 0,1 point par rapport à novembre.

Dégradation en Valais

D'un point de vue géographique, le marché du travail s'est dégradé dans tous les cantons romands en décembre. La plus forte détérioration est survenue en Valais où le taux de chômage a bondi de 1,3 point par rapport à novembre, à 5,1% de la population active. La poussée s'explique par des motifs saisonniers.

Ailleurs, le taux de chômage a augmenté de 0,5 point dans le canton du Jura à 5,1%. A Fribourg, il a progressé de 0,4 point au regard de novembre à 3,1%, un coefficient qui reste, et de loin, le plus bas de Suisse romande.

Neuchâtel le plus touché

A l'autre bout du classement, Neuchâtel a conservé son statut de canton le plus touché par le chômage en Suisse. En décembre, le taux s'est accru de 0,4 point pour se fixer à 6,3% de la population active.

Dans le canton de Vaud, le taux de chômage a augmenté de 0,3 point pour s'établir à 5%. Du côté de Genève, il s'est accru de 0,1 point, soit la hausse mensuelle la plus faible de Suisse romande, à 5,5%. A Berne, le coefficient de chômage a progressé de 0,2 point à 3%. Dans le canton de Zurich, il s'est dégradé de 0,1 point, à 3,8%.

Dans le sillage de la reprise conjoncturelle, le taux de chômage devrait fléchir graduellement, passant à 3,2% en 2017, puis à 3,1% en 2018, selon les dernières prévisions du SECO publiées en décembre.