Le taux de chômage en Suisse grimpe à 3,7%

Le taux de chômage en Suisse a fortement augmenté en décembre, passant de 3,4% à 3,7%. Avec 158'629 chômeurs inscrits auprès des offices régionaux de placement (ORP) à la fin 2015, le chômage connaît son plus haut niveau depuis avril 2010. Le taux moyen annuel est passé à 3,3%.

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Berne (ats) Le nombre de chômeurs a augmenté en 2015, a indiqué Boris Zürcher, chef de la Direction du travail du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) devant les médias à Berne. Et d'ajouter que ces chiffres coïncident néanmoins avec leurs pronostics.

Le taux de chômage moyen annuel s'élève à 3,3%, soit une augmentation de 0,1 point par rapport à l'année précédente. Il était resté stable depuis presque deux ans, à 3,2%.

L'avenir s'annonce plus houleux en raison du franc fort et d'une croissance économique modérée et en baisse. Ce qui devrait engendrer une croissance du taux de chômage à 3,6%, avec un pic ce printemps, annonce le SECO.

Dans le détail, le nombre de chômeurs a diminué entre janvier et juin avant de repartir à la hausse durant la seconde partie de l'année. Pour Boris Zürcher, il s'agit d'une conséquence directe de l'abandon du taux plancher.

Alors que les commandes étaient déjà faites auprès des entreprises exportatrices au moment de la décision de la Banque nationale suisse (BNS), ses effets se sont fait sentir au semestre suivant, soit depuis la mi-2015, complète-t-il.

Hausse de fin d'année

Et le nombre de chômeurs a particulièrement augmenté en décembre en raison des facteurs saisonniers, explique le SECO. Sur ce dernier mois, 10'486 personnes de plus ont été enregistrées dans les ORP par rapport à novembre, et 11'260 personnes (+7,6%) en regard de décembre 2014.

En outre, l'ensemble des demandeurs d'emploi inscrits se chiffre à 220'209 personnes en décembre, soit 9323 de plus que le mois précédent. Le nombre de places vacantes annoncées aux ORP a quant à lui diminué de 1432 unités, passant à 8033, note le SECO.

Boris Zürcher rappelle néanmoins que, corrigé des variations saisonnières, le taux de chômage de ce douzième mois se situe à 3,4%. Il reste donc stable par rapport au mois de novembre.

Davantage de chômage chez les jeunes

Le chômage des jeunes (de 15 à 24 ans) a lui augmenté de 2,8% à 20'622 personnes. Par rapport au même mois de l'année précédente, il ressort en hausse de 7,6%.

En octobre, les réductions de l'horaire de travail (chômage partiel) ont touché 5981 personnes, soit 24,4% de plus que le mois précédent. Le nombre d'entreprises ayant eu recours à de telles mesures a augmenté de 12,2% à 563.

Le nombre d'heures de travail perdues a bondi de 29,6% pour s'établir à 360'172 heures. L'année précédente à la même époque, le chômage partiel avait sévi dans 164 entreprises, touchant 1915 personnes et entraînant 127'781 heures de travail perdues.

Selon les données provisoires fournies par les caisses de chômage, 3112 personnes ont par ailleurs épuisé leurs droits aux prestations de l'assurance-chômage dans le courant du mois d'octobre.

Suisse romande à la peine

En décembre, le marché du travail s'est davantage détérioré en Suisse romande et au Tessin que dans le reste du pays. Dans ces régions, le taux de chômage a grimpé sur un mois de 0,4 point à 5,1%, alors qu'en Suisse alémanique, il reste, avec 3,1% (+0,2 point), inférieur à la moyenne nationale de 3,7%.

Le canton de Neuchâtel détient désormais seul la palme du taux de chômage le plus élevé de Suisse, à 6,1% (+0,5 point). Le Valais, qui subit la plus forte augmentation (+1,4 point) à 5,8%, occupe à présent la seconde place.

Suit le canton de Genève, avec un taux de chômage de 5,7%, en hausse modeste de 0,1 point, devant Vaud, avec 5,2% (+0,3 point) et le Jura, qui présente un taux de 4,6% (+0,2 point). Avec 3,5% (+0,4 point), Fribourg reste sous la moyenne helvétique.

Le canton bilingue de Berne affiche quant à lui un taux de 2,9% (+0,1 point). Au Tessin, le taux de chômage ressort à 4,2%, en hausse de 0,2 point.

En Suisse alémanique, seuls les cantons très urbanisés de Zurich, avec un taux de 3,9% (+0,2 point) et de Bâle-Ville, avec 4% (+0,1 point), présentent des valeurs supérieures à la moyenne nationale. En moyenne annuelle, la palme du taux de chômage le plus bas revient à Obwald (0,9%), tandis que celle du plus haut est attribuée à Genève (5,6%).