Genève (ats) Le travail des enfants présente non seulement des risques immédiats pour la santé, la sécurité et leur développement. Il est aussi associé à des perspectives de revenus inférieurs avec moins de chances de trouver un emploi à long terme, affirme l'OIT.
Selon l'étude, dans les pays pauvres, seuls 20 à 30% des enfants achèvent leur scolarisation avant d'entrer dans la vie active à l'âge de 15 ans. Les jeunes qui ont travaillé pendant leur enfance au lieu d'étudier sont condamnés à des emplois faiblement rémunérés.
Appel du Prix Nobel de la Paix
"Le nombre des enfants qui travaillent est en baisse cette année, mais nous n'avons rien à célébrer. Chaque enfant compte", a affirmé le co-lauréat du Prix Nobel de la paix 2014 l'Indien Kailash Satyarthi, lors d'une conférence de presse organisée à Genève pour la Journée mondiale contre le travail des enfants.
Dans le monde, environ 58 millions d'enfants en âge de fréquenter l'école primaire ne sont pas scolarisés, a déploré le Prix Nobel. Pour réaliser le droit à l'éducation primaire universelle, objectif de l'ONU pour l'après-2015, il faudrait investir 22 milliards de dollars supplémentaires, a indiqué Kailash Satyarthi.
"Cette somme ne représente que quatre jours et demi des dépenses annuelles militaires mondiales", a argumenté le Prix Nobel qui a été récompensé pour avoir lutté contre le travail des enfants en Inde.
"Considérons tous les enfants comme nos propres enfants", a affirmé Kailash Satyarthi.
Jeunes au chômage
"Il faut faire en sorte que les enfants aillent à l'école pour y recevoir une éducation au moins jusqu'à l'âge minimum d'accès à l'emploi. Cela va déterminer toute leur vie", a de son côté déclaré le directeur général de l'OIT Guy Ryder.
L'OIT a rappelé qu'il y a plus de 75 millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans au chômage. Beaucoup plus doivent accepter des emplois qui ne leur apportent pas un revenu équitable, la sécurité au travail ou une protection sociale. L'impossibilité de trouver un emploi décent est directement liée à l'absence de qualification.
Sur les 168 millions d'enfants qui travaillent, 47,5 millions d'adolescents de 15 à 17 ans effectuent des travaux dangereux. Et cinq millions d'enfants sont pris au piège de situations assimilables à de l'esclavage, sans aucun accès à l'éducation.
Intervenir très tôt
L'OIT a étudié les conséquences du travail des enfants dans douze pays frappés par ce fléau. Les résultats de l'analyse montrent que ceux qui abandonnent l'école avant l'âge de 15 ans courent généralement davantage de risques de rester hors du monde du travail.
Le rapport souligne combien il est crucial d'intervenir très tôt dans le cycle de vie contre le travail des enfants. Les enfants qui abandonnent l'école de manière précoce, mais qui finalement réussissent leur transition vers le marché du travail prennent plus longtemps pour le faire et sont moins susceptibles d'obtenir des emplois stables.