Les employés suisses sont 41% à être très stressés

Plus que jamais, les salariés suisses restent sous pression. Alors que les charges psycho-sociales telles que le stress se renforcent, les travailleurs perdent la maîtrise de leur temps libre. De plus, une nouvelle crainte apparaît: perdre son travail en raison de la numérisation.

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(ats) "Pas moins de 41% des sondés se sentent souvent ou très souvent stressés par leur travail. Cela pèse fortement ou très fortement sur environ 70% des personnes concernées", a déclaré à Berne Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse en présentant le dernier baromètre sur les conditions de travail.

Dans le même temps, le nombre de ceux qui n'ont pas ou peu d'influence sur l'aménagement de leur temps de travail a passé de 38 à 47,8% entre 2015 et 2017. Il devient toujours plus difficile de concilier vie professionnelle et privée, ajoute le président de Travail.Suisse.

"Le stress et l'épuisement émotionnel représentent pour beaucoup une réalité quotidienne au travail", observe Gabriel Fischer, responsable de la politique économique de Travail.Suisse. "Il ne doit plus en être ainsi".

Adrian Wüthrich estime donc que la suppression de l'enregistrement du temps de travail ne mène qu'à davantage de travail gratuit. "Travail.Suisse combattra par tous les moyens toute attaque contre la loi sur le travail et contre l'enregistrement du temps de travail et la protection de la santé", ajoute-t-il.

Numérisation: peurs dans certaines branches

Interrogés pour la première fois dans ce baromètre sur la numérisation, les sondés n'ont pas encore de grandes peurs à ce sujet. Toutefois, 11% pensent qu'ils perdront leur emploi au cours des dix années à venir en raison de la transformation numérique. Cette part est particulièrement élevée dans le commerce de détail, ainsi que dans la finance et dans les assurances avec des valeurs respectives de 27% et 19%.

"Le nombre de personnes qui partent du principe que leur poste sera très vraisemblablement remplacé par la technologie numérique diminue proportionnellement à l'augmentation du niveau de formation", observe Travail.Suisse. Pour les personnes avec une formation tertiaire, cette part est moindre, avec 5%, comparée à celle des personnes sans diplôme du degré secondaire II (19%).

De plus, le baromètre montre que les salaires stagnent et la formation continue est négligée. Presque la moitié des employés sondés ne suit pas ou très peu de formation continue. De plus, les employeurs investissent plus fortement pour des personnes déjà hautement qualifiées au lieu de le faire pour des employés peu qualifiés.

"Ainsi 52,6% des travailleurs ne croient plus ou très peu que s'ils perdent leur emploi, ils en retrouveront un comparable", note Gabriel Fischer. Cette proportion a augmenté par rapport à 2015.

Mauvaises notes au Tessin

Par région, le Tessin obtient les plus mauvaises notes de toutes les grandes régions de Suisse. Les travailleurs obtiennent des valeurs nettement en dessous de la moyenne suisse, aussi bien dans la dimension "Sécurité" que dans la "Motivation".

La région lémanique (Genève, Vaud, Valais) affiche aussi des valeurs basses en termes de sécurité de l'emploi. Dans cette région, les facteurs de charge psychiques, comme le stress et les heures supplémentaires, sont aussi jugés plus préoccupants qu'ailleurs en Suisse.

Publié chaque année, le "Baromètre Conditions de travail" est le fruit d'un projet de coopération entre la Haute Ecole spécialisée bernoise et Travail.Suisse. Menée auprès de 1400 travailleurs en Suisse, l'enquête présente les domaines dans lesquels la qualité des conditions de travail a changé par rapport aux années précédentes.