Le KOF a interrogé au mois de juillet environ 8000 entreprises du secteur privé concernant leurs attentes salariales dans le cadre de ses enquêtes conjoncturelles trimestrielles. Environ 4500 établissements ont participé à l'enquête. Au cours des trois dernières années, les attentes des entreprises en matière de croissance des salaires nominaux n’ont cessé de diminuer, précis un communiqué. En juillet de l’année passée, la croissance nominale des salaires attendue était encore par exemple de 1,6%. C'est 0,3 point de pourcentage de plus que dans l'enquête actuelle.
Ce recul devrait refléter d'une part la diminution de la pénurie de main-d'œuvre qualifiée sur le marché du travail suisse. D'autre part, il devrait refléter la forte baisse de l'inflation des prix à la consommation en Suisse au cours des derniers mois. Si l'inflation baisse en cours d'année, le besoin d'adapter les salaires l'année suivante au renchérissement passé diminue. Dans la mesure où ces chiffres ont été collectés avant le 1er août, la baisse n'est toutefois pas due aux droits de douane industriels élevés que les États-Unis imposent désormais aux entreprises suisses. Ces droits de douane pourraient avoir réduit de manière encore marquée les attentes en matière de croissance salariale dans les entreprises industrielles étant en particulier fortement orientées vers les États-Unis.
Les entreprises s'attendent à une faible croissance des salaires réels
Concernant le pouvoir d'achat des salariés, la croissance nominale des salaires est moins déterminante que la croissance réelle. C’est-à-dire, celle des salaires après déduction de l'inflation des prix à la consommation sur la même période. Dans le cadre des enquêtes conjoncturelles, les entreprises interrogées ont également indiqué à quel renchérissement elles s'attendaient au cours des douze prochains mois. Si leurs attentes concernant une hausse des prix d'environ un pour cent s'avéraient exactes, la croissance des salaires nominaux ne suffirait que pour une maigre augmentation des salaires réels de 0,2%. La situation serait un peu meilleure pour le porte-monnaie des salariés si le renchérissement de 0,5% prévu par le KOF se réalisait. Avec un tel taux, la croissance des salaires nominaux de 1,3% aboutirait à une croissance réelle des salaires de 0,8% d'ici un an.
La majorité des entreprises s'attend à une croissance salariale de 0.5% à 2%
On constate uniquement de faibles écarts entre les entreprises interrogées par rapport aux enquêtes précédentes. La plupart des entreprises interrogées s'attendent à une croissance des salaires dans l'entreprise de l'ordre de 0,5% à 2%. Entre les branches également, les différences concernant les attentes salariales étaient plus importantes dans les enquêtes précédentes. Les entreprises s'attendent à une croissance salariale nominale relativement faible dans le commerce de gros (0,9%), l'industrie manufacturière (1,1%) et le commerce de détail (1,1%). Les entreprises prévoient des augmentations salariales relativement élevées dans l'hôtellerie et la restauration (1,5%) et dans la construction (1,7%). La construction est la seule des branches interrogées dans laquelle les entreprises s'attendent à une croissance salariale nominale et réelle plus élevée qu'il y a un an.