13.10.2020

Les offres d'emploi en hausse de 10%

Au troisième trimestre 2020, le nombre d’offres d’emploi a diminué de 15% pour l’ensemble de la Suisse par rapport à l’année précédente. C’est ce que met en évidence l’enquête scientifique de l’Adecco Group Swiss Job Market Index du Moniteur du marché de l’emploi de l’Université de Zurich. L’évolution du marché de l’emploi, mesurée par le nombre d’offres d’emploi, a été similaire en Suisse alémanique avec -15% par rapport à l’année précédente et en Suisse romande et italienne avec -14%.

« La chute actuelle du nombre d’offres d’emploi, de -15 % par rapport à l’année précédente, est un peu moins marquée que ce que l’on craignait en juin 2020 compte tenu de la pandémie du coronavirus, souligne Adecco dans un communiqué. En comparaison trimestrielle, on constate même déjà une reprise (+10 %).

Après une chute importante de -27 % au deuxième trimestre 2020, le Job Index se redresse maintenant assez rapidement », explique Anna von Ow, du Moniteur du marché de l’emploi suisse. « Les chiffres actuels du PIB indiquent également une évolution de plus en plus positive, comme le confirme l’évaluation intermédiaire par un groupe d’experts fédéraux. En conséquence, le recours au chômage partiel a été moins important que la demande initiale. En outre, les évaluations du SECO (Secrétariat d’État à l’économie) montrent que le chômage semble se stabiliser à un niveau plus élevé. Cela nous donne une perspective positive sur l’évolution future du marché du travail », déclare Monica Dell’Anna, CEO du Groupe Adecco Suisse.

Adecco fournit désormais chaque trimestre des informations complémentaires sur un sujet particulier. Pour ce 3e trimestre 2020, nous nous concentrons sur les professions de santé. Nous nous penchons sur les professions médicales, les soins infirmiers et les métiers d’assistance médicale. L’objectif de ce ciblage sur une activité professionnelle est d’observer les évolutions à moyen terme des professions de soins médicaux de base (période de 5 ans).

La demande en professionnels de santé a augmenté de 35 % depuis 2015. Par rapport à l’année précédente, l’augmentation sera de 13 % en 2020. Cette hausse est élevée compte tenu de la situation actuelle avec le coronavirus. Après l’introduction des mesures de protection contre le coronavirus au 2e trimestre 2020, le nombre d’offres d’emploi concernant des professions médicales a d’abord fortement chuté. Il convient toutefois de noter que le nombre d’offres d’emploi a augmenté à un rythme supérieur à la moyenne peu avant l’introduction des mesures de protection contre le coronavirus (4e trimestre 2019 et 1er trimestre 2020). En outre, il a de nouveau augmenté après l’assouplissement des mesures de protection contre le coronavirus (3e trimestre 2020). « À partir du 17.3.2020 (jusqu’au 27.4.2020), les établissements de soins de santé ont été obligés de renoncer aux interventions et thérapies médicales qui ne sont pas urgentes du point de vue médical. En conséquence, la recherche de personnel médical a également été fortement restreinte à court terme. Certains traitements et interventions ont ainsi été annulés, tandis que d’autres devaient et doivent encore être effectués », explique Corinne Scheiber, Head of Professional Solutions for Medical & Clinical Experts.

Les professions de soins et d’assistants médicaux ont augmenté de 36 % depuis 2015 ; par rapport à l’année précédente, elles sont en hausse de 12 % en 2020, année marquée par le coronavirus. Cette augmentation plutôt modérée par rapport à l’année précédente est principalement due à la forte baisse faisant suite à l’introduction des mesures de protection contre le coronavirus. Toutefois, les différentes professions ont évolué de manière très différente.

Les besoins en personnel auxiliaire de santé enregistrent la hausse la plus forte depuis 2015, et ont plus que doublé (+ 120 %). Les besoins en assistant/-e en soins et santé communautaire sont également en hausse constante ; dans ce domaine, l’index du nombre d’annonces a doublé depuis 2015. En outre, les infirmiers / infirmières sont de plus en plus demandés (+ 27 %) par rapport à 2015.

Par rapport à l’année précédente, les augmentations les plus importantes concernent le nombre d’infirmiers/infirmières, en hausse de 39 % et 16 % respectivement. « Dans ce domaine, le nombre d’offres d’emploi est monté en flèche tout au long de l’année, malgré un effondrement pendant la pandémie de coronavirus, principalement en raison de la forte augmentation enregistrée peu avant l’introduction des mesures de protection contre le coronavirus. Cependant, on peut tout à fait imaginer que les hôpitaux s’étaient déjà préparés avant la mise en œuvre de ces mesures par les autorités, afin de pouvoir disposer d’un personnel suffisant au cas où la pandémie devait évoluer selon un scénario catastrophe. Cependant, il s’est avéré que les mesures décrétées par les autorités ont eu l’effet escompté, à savoir endiguer le nombre de cas. En outre, de nombreux établissements ont dû annoncer des mesures de chômage partiel en raison de la restriction importante des traitements », explique Corinne Scheiber.

En revanche, la recherche de personnel dirigeant et d’experts en soins infirmiers n’a que très peu augmenté par rapport à 2015 (+7 %), et après une hausse modérée, elle a de nouveau diminué. On constate ici une baisse de 9 % par rapport à l’année précédente. La demande en personnel de cabinet médical a même légèrement diminué au fil du temps, elle est en recul de 8 % par rapport à 2015, et est restée pratiquement inchangée par rapport à l’année précédente (+2 %). « Dans ce secteur, il se peut qu’une augmentation de l’efficacité ait été atteinte avec la numérisation et l’introduction de nouveaux modèles de travail », commente Corinne Scheiber.

Au cours des cinq dernières années, le nombre d’offres d’emploi pour les professions médicales a augmenté de 32 %, et de 17 % par rapport à l’année précédente. Dans la catégorie des médecins, la hausse la plus forte depuis 2015 concerne les médecins chefs, avec une hausse de 63 %. On observe également une progression du nombre d’offres d’emploi pour les médecins assistants par rapport au début de la mesure, bien que celle-ci soit plus modérée (+ 15 %). Après une forte augmentation de 2018 à 2019, le nombre d’offres d’emploi concernant les médecins spécialisés se situe actuellement à un niveau à peine plus élevé qu’en 2015 (+6 %). Cependant, par rapport à l’année précédente, la recherche de personnel, mesurée par le nombre d’annonces, a augmenté de 9 %. « Les soins médicaux doivent être étendus compte tenu du vieillissement de la population et de l’augmentation des possibilités de traitement médical. Il est donc important de créer des modèles qui rendent la profession médicale plus attrayante. On pourrait ainsi attirer ou retenir dans cette profession les personnes qui souhaitent bénéficier d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée par rapport à ce qui était habituel pour les médecins par le passé. La Fédération des médecins suisses propose, par exemple, de créer des modèles de temps de travail plus flexibles, qui permettent de travailler avec une charge de travail réduite et donc d’assurer un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée ou, par exemple, de travailler plus longtemps après la retraite. Il existe par exemple de plus en plus de possibilités pour les médecins de famille de travailler à temps partiel, comme le montre un reportage diffusé dans l’émission 10vor10 qui présente les résultats d’une étude menée par la Fédération suisse des médecins généralistes et pédiatres (FME) », explique Corinne Scheiber.