Zurich (ats) L'UPS réclame un changement radical dans cette réforme de l'AI, a-t-elle indiqué devant la presse à Berne. Car, malgré des "mesures qualitatives pertinentes", le Conseil fédéral "ne va pas assez loin" dans son projet mis en consultation du point de vue des économies alors que "l'AI est toujours plongée dans les chiffres rouges", a dit Roland Müller, directeur de l'organisation.
La faîtière des employeurs rappelle que le déficit structurel de l'AI a de nouveau dépassé le demi-milliard de francs en 2014. De plus, cette assurance a toujours une dette de plus de 13 milliards auprès de l'AVS, qui "ne sera pas amortie avant 2030, soit cinq ans plus tard que la date initialement annoncée", a noté M. Müller.
Selon l'UPS, le gouvernement pèche par manque d'audace au chapitre des mesures intéressant les enfants et les jeunes. L'organisation relève que dans la seule tranche des 18-24 ans, près de 2000 nouveaux rentiers émergent chaque année. "Il faut résolument s'opposer à l'octroi prématuré de rentes", qui doivent devenir l'exception pour les moins de 30 ans.
Indemnités journalières
Les rentes ne seraient alors plus réservées qu'aux enfants et aux jeunes souffrant de graves infirmités congénitales et n'ayant aucune chance de trouver un emploi sur le marché du travail primaire. Les autres se verraient verser une indemnité journalière pour une période limitée afin de les inciter à prendre ou reprendre un travail, de pair avec des mesures d'intégration.
"Nous éviterons ainsi aux jeunes adultes de dépendre de rentes AI et de prestations complémentaires pendant 45 ans et de rester pendant tout ce temps à l'écart de la société", a commenté le directeur de la faîtière.
Les employeurs attendent également du Parlement qu'il adopte de nouvelles mesures d'économies aux chapitres des rentes d'enfants (pour bénéficiaires de l'AI avec enfants) et des frais de déplacement. Ils espèrent ainsi que les comptes de l'AI soient allégés de quelque 100 millions de francs par année.
Autre critique à l'égard du Conseil fédéral: l'idée d'ancrer dans la loi des accords de coopération avec les faîtières du monde du travail. "Des mesures contraignantes qui ne sont ni nécessaires ni applicables", selon Roland Müller, qui appelle plutôt à un dialogue entre tous les milieux intéressés pour développer des offres concrètes de soutien.
Réforme en profondeur
Les employeurs réclament par ailleurs un profond remaniement du système des PC au vu de la croissance "exponentielle" des dépenses au cours de la dernière décennie. L'UPS rappelle qu'elles ont augmenté de plus de 50% à près de 5 milliards de francs par an et risquent bien de dépasser les 7 milliards en 2030.
Pour l'éviter, il faudrait "désenchevêtrer les tâches communes à la Confédération et aux cantons, selon le principe 'qui paie commande'", a affirmé Martin Kaiser, responsable Politique sociale à l'UPS. Les cantons, qui financent l'essentiel, voire la totalité des prestations dans le domaine des frais de soins et de séjour en home, "doivent disposer des compétences décisionnelles nécessaires".
La faîtière souhaite également éliminer les mauvaises incitations (effets de seuil en cas de sortie de système des PC) et renforcer la responsabilité individuelle des bénéficiaires potentiels des PC. Leur fortune doit être mieux prise en compte et, pour les prestations complémentaires à l'AVS, une amélioration de leur capacité à se constituer une prévoyance suffisante est nécessaire.