Berne (ats) Les différentes branches se portent bien. Les "enquêtes conjoncturelles dignes de confiance", comme l'indice PMI en Suisse ou l'IFO en Allemagne, le démontrent, a affirmé devant les médias à Berne l'économiste en chef de l'organisation, Daniel Lampart. Ses arguments rejoignent ceux présentés il y a un mois par Travail.Suisse, qui réclame des hausses de 2%.
Les rémunérations n'ont toutefois pas suivi la courbe ascendante ainsi que la progression de la productivité. Cette dernière a gagné près de 10% entre 2002 et 2012, tandis que le salaire médian ne s'étoffait que de 7,5% après déduction du renchérissement, a-t-il développé.
Titulaires d'un apprentissage souffrent
Les hausses de revenus ont surtout profité aux cadres supérieurs. D'autres catégories d'employés en ont moins bénéficié. C'est particulièrement le cas des "titulaires d'un apprentissage", qui souffrent "d'un retard important", a plaidé Paul Rechsteiner, président de l'USS. Pendant que les rémunérations des cadres augmentaient de 18%, les leurs ne grappillaient que 3%.
Pour remédier à cet état de fait, l'USS émet une série de revendications. "Les augmentations doivent être générales et non individuelles", a demandé le conseiller national (PS/SG). "En outre, les discriminations à l'encontre des femmes doivent cesser".
200 francs de plus pour les apprentis
Les salaires minimaux par secteur doivent également être appréciés, a complété Vania Alleva, coprésidente du syndicat Unia. Tout comme les revenus de référence pour les apprentis. Et de réclamer des hausses de 600 à 800 francs en première année, de 800 à 1000 francs en deuxième, de 1000 à 1200 francs en troisième et de 1200 à 1400 francs en quatrième année, ainsi qu'un treizième salaire.
Par branche, les syndicats appellent à diverses augmentations. Les employés de la construction doivent recevoir 150 francs mensuels supplémentaires. Ne serait- ce que pour les récompenser "de leur énorme engagement et de la dangerosité de leur travail", a justifié Vania Alleva.
Dans l'industrie chimico-pharmaceutique, les employeurs doivent selon Unia accorder 150 francs de plus à leurs salariés. L'industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM) doit valider une augmentation de 100 francs.
Revendication identique dans le commerce de détail, où il s'agit de prendre en compte "la formation et l'expérience, et de revaloriser les bas revenus de la main-d'oeuvre féminine", selon la coprésidente d'Unia. Le syndicat place ses exigences sous l'enseigne "+100 francs pour les 100 ans de la Convention collective de travail (CCT) de Coop".
La Poste doit faire plus
Dans la logistique, les télécommunications et les médias, les collaborateurs méritent un relèvement de leur rémunération de base à 48'000 francs, a détaillé Alain Carrupt, président de syndicom. Les trois sociétés du groupe de la Poste doivent verser 2,5% de plus, en regard de leurs bons résultats à fin 2013 et au premier semestre 2014.
Le secteur de l'impression et des médias n'est pas oublié. Syndicom exige 100 francs supplémentaires par mois de la part des entreprises qui se portent bien, tout en reconnaissant que la branche vit une période difficile. Toutefois, les éditeurs importants ne doivent pas reverser leurs bénéfices qu'à leurs actionnaires, a insisté Alain Carrupt.
Enfin, dans les chemins de fer, les CFF devront rattraper le "retard pris ces dernières années". Des "augmentations générales de 1% doivent être accordées".