10.04.2018

Neuchâtel aide les entreprises à former des apprentis

Le canton de Neuchâtel s'inspire de l'expérience fribourgeoise en créant une association pour inciter et aider les entreprises à former des apprentis. Il espère stimuler la formation professionnelle en mode dual, domaine dans lequel il est encore un peu à la traîne.

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(ats) Le Réseau d'entreprises formatrices neuchâteloises (REN) vient d'être mis sur pied. Ce projet présenté à la presse bénéficie de l'expérience fructueuse du réseau fribourgeois fribap, qui existe depuis 2007 déjà.

Les PME pourront ainsi se concentrer sur la transmission de leur savoir-faire, et seront déchargées de nombreuses autres tâches. Car cette nouvelle association assumera l'organisation générale de la formation, les démarches administratives, le coaching et l'appui en cas de besoin, ainsi que les contacts avec l'école professionnelle.

"C'est un outil facilitateur pour les entreprises", a souligné la conseillère d'Etat Monika Maire-Hefti. Elle souhaite qu'il leur donne envie de former, et ce, à long terme. Cela permettra d'offrir aux jeunes du canton une palette de métiers aussi large que possible.

4000 apprentissages

Le canton de Neuchâtel fournit des efforts depuis des années pour développer la formation duale (qui s'effectue en entreprise et en école). Le nombre de contrats d'apprentissage en vigueur a augmenté jusqu'à atteindre 4053 l'an passé, contre 3124 en 2008.

Durant la même période, le nombre d'apprentis neuchâtelois formés en mode dual a grimpé de 57% à 72%. Mais ce n'est pas encore suffisant, a dit la conseillère d'Etat Monika Maire-Hefti.

Au niveau suisse, la proportion est plus proche des 90%, a-t-elle souligné. "Il y a une différence de culture notable avec la Suisse alémanique où, pour les entreprises, former, c'est la norme."

En 2017, il y avait dans le canton 1544 entreprises formatrices. Ce nombre n'évolue pas beaucoup, constate Laurent Feuz, chef du service des formations postobligatoires et de l'orientation.

Alléger pour les PME

Il est plus compliqué pour les PME de former. "Le nouveau dispositif doit leur permettre de mettre la main à la pâte et deformer la relève", dit Laurent Feuz.

Ces PME sont freinées par le manque de temps, de formateurs et d'infrastructures, détaille Matthieu Aubert, membre de la direction de la Chambre neuchâteloise du commerce et de l'industrie. Mais bon nombre montrent de l'ouverture à l'idée de recevoir des prestations de soutien, ajoute celui qui est aussi désormais le président du REN.

Par exemple, certaines entreprises spécialisées ne peuvent pas fournir une formation généraliste. "Le boucher qui fait de tout, ça n'existe plus", illustre Olivier Montandon de la boucherie Montandon aux Ponts-de-Martel (NE), où s'est déroulée la conférence de presse.

Du coup, faire passer l'apprenti dans plusieurs entreprises, comme le propose le REN, permet d'élargir la palette de la formation, de la fabrication de saucisses à la vente en magasin, a-t-il salué.

Un coordinateur

Concrètement, les apprentis sont sous contrat avec le REN, explique Marie-Claude Ruffieux, responsable francophone de fribap, et désormais membre du comité du REN. Quant à l'entreprise formatrice, elle signe une convention avec le REN.

L'entreprise n'aura affaire qu'à une seule personne de contact pendant toute la durée de la formation. Elle peut se concentrer sur le volet pratique, tandis que cette personne assure le suivi des objectifs de formation, y compris en fournissant un soutien particulier aux apprentis qui en auraient besoin. L'entreprise ne signe formellement que pour une année scolaire.

Mais il est rare qu'elle ne prolonge pas la convention. Le cas échéant, le Réseau replace l'apprenti dans une autre société.