Pénurie d'informaticiens: Les contingents pourraient jouer un sale tour aux TIC

La lutte contre la pénurie de spécialistes des technologies de l'information et de la communication (TIC) en Suisse porte ses fruits mais le combat est loin d'être gagné. Les places de formation ont augmenté d'un quart depuis 2009 dans ce secteur, mais la restriction de l'immigration, liée à l'initiative adoptée le 9 février, risque de réduire ces efforts à néant.

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Zurich (ats) Grâce à une immigration professionnelle supérieure à la moyenne suisse, le manque de spécialistes d'ici 2022 ne se situera probablement plus qu'à 14'000 personnes contre les 32'000 prévus il y a quatre ans pour 2017. Une limitation de l'immigration à 40'000 personnes ferait toutefois remonter et doubler le manque prévisionnel de spécialistes à 30'000, indique la branche.

Selon le type de mise en oeuvre de l'initiative de l'UDC "contre l'immigration de masse", l'économie suisse et l'administration pourraient être amenées à engager des personnes insuffisamment qualifiées, à délocaliser des tâches à l'étranger et exploiter des opportunités de croissance, déplore l'association Formation professionnelle TIC.

Immigration salvatrice

En matière d'emploi, le secteur des TIC croît quatre fois plus vite que la moyenne helvétique. Depuis 2011, le nombre de places de travail y a augmenté de 21'000 unités en Suisse. Il est passé à 197'600 emplois, soit une augmentation de 12% par rapport à il y a trois ans.

Malgré les efforts consentis ces dernières années dans la formation professionnelle et continue, la pénurie de spécialistes des TIC ne peut être résorbée uniquement grâce à la main-d'oeuvre indigène. Le monde politique doit donc tenir compte de cette pénurie lorsqu'il fixera le niveau des contingents réclamés par l'initiative adoptée en début d'année.

Places d'apprentissage

Les entreprises et l'administration doivent en outre créer de nouvelles places d'apprentissage, exige l'association de la branche. D'ici à 2022, les TIC devront disposer de 87'000 nouveaux spécialistes en raison des départs à la retraite, de l'émigration ainsi que de la croissance économique et des changements structurels.

Les efforts fournis ces dernières années devront donc être poursuivis. Depuis 2009, le nombre de places de formation a augmenté de 23%. Il est passé à 8668 aujourd'hui.