Berne (ats) Quelque 234'800 personnes seront employées en Suisse dans les technologies de l'information et de la communication (TIC) d'ici huit ans, selon les résultats de l'enquête, a annoncé ICT-Formation professionnelle suisse.
Avec les départs à la retraite, l'économie devra recruter 74'700 professionnels dans cette branche. L'immigration ainsi que l'entrée dans la vie professionnelle des nouveaux diplômés couvrent deux tiers des besoins supplémentaires. Il manquera donc près de 25'000 spécialistes, notamment des places de managers et de développeurs de logiciels.
Les besoins en matière de formation ont été clairement sous-estimés ces dernières années, a constaté le conseiller national et membre du comité d'ICT Christian Wasserfallen (PLR/BE), à l'occasion d'une conférence de presse à Berne. En 2015 déjà, on a atteint le seuil du nombre de personnes formées prévu pour l'année 2017.
Ombre du 9 février
"Former 25'000 personnes de plus, c'est un effort gigantesque", a-t-il poursuivi. D'autant plus qu'une ombre plane: la mise en oeuvre de l'initiative de l'UDC "contre l'immigration de masse".
Avec des contingents stricts comme le réclame le parti de Christoph Blocher (40'000 personnes par an), la pénurie prévisionnelle de professionnels qualifiés pourrait même passer de 25'000 à 35'000 personnes, selon ICT.
Mais compter uniquement sur une augmentation du contingent de spécialistes venus d'Etat-Tiers n'est de toute façon pas envisageable, "cela ne suffira pas", selon M. Wasserfallen. Il faut avant tout former plus de jeunes.
Pas besoin d'ipad
Les entreprises ont leur rôle à jouer. Depuis 2010, le nombre de places d'apprentissage est passé de 7200 à 9200, soit 400 nouvelles places par année, souligne ICT. Reste que c'est une formation exigeante et les patrons sont sélectifs: le manque de compétences de certains candidats est une réalité.
La Suisse n'a pas une grande tradition en matière informatique, hors de la branche des TIC, poursuit M. Aebischer. La clé: sensibiliser les jeunes le plus tôt possible.
Interrogé sur des mesures concrètes, le directeur de l'organisation Jörg Aebischer explique qu'il ne s'agit pas d'installer des ipads dans toutes les classes primaires. Le nombre de cours d'informatique n'a d'ailleurs jamais eu vraiment d'influence sur le nombre d'informaticiens.
Mais les plans d'études de l'école publique, issus des concordats HarmoS et Lehrplan 21, doivent mettre davantage l'accent sur les matières de réflexion et de logique, notamment les mathématiques.
Intéresser aussi les femmes
Autre motif d'inquiétude: le nombre de femmes actives dans la branche est très bas, autour des 10% selon les chiffres disponibles. C'est très loin de ce qui se fait dans d'autres pays, notamment en Europe de l'Est.
Pourtant, on sait que les filles sont meilleures en mathématiques que les garçons au niveau primaire. Mais l'intérêt ne suit pas derrière. Il y a un réel effort à faire ici, tant au niveau des entreprises que des politiques, selon Jörg Aebischer.
Les jeunes doivent pouvoir faire face à la société qui les entoure et les attend, de plus en plus numérique. Cela permettra aussi d'éveiller leur intérêt pour la branche des TIC, qui contribue davantage à la création de valeur ajoutée que le secteur pharma ou le commerce de détail, conclut-il.