Genève (ats) L'information, révélée par la Tribune de Genève, a été confirmée par Emmanuelle Lo Verso, la porte-parole du département de la sécurité et de l'économie (DSE). M. Cudré-Mauroux, qui est un haut cadre de longue date de la police genevoise, sera suspendu de ses fonctions le temps de l'enquête.
La protestation sauvage avait eu lieu dans la nuit du 19 au 20 décembre. Le cortège non autorisé de 400 personnes manifestait en faveur de la culture alternative et contre les coupes budgétaires la visant. Une quarantaine de casseurs du Black Bloc avaient participé au cortège.
Ils s'en étaient pris à des commerces et avaient vandalisé la façade du Grand Théâtre, en l'aspergeant d'huile de vidange. La retenue de la police face aux casseurs avait suscité une vaste polémique à Genève. Le Grand Conseil s'était même saisi de l'affaire, mais avait refusé la création d'une commission d'enquête parlementaire.
Erreur d'appréciation
Le conseiller d'Etat Pierre Maudet avait par ailleurs demandé un rapport sur ces événements à la cheffe de la police genevoise Monica Bonfanti. Dans ce document, la police admettait avoir commis une erreur d'appréciation sur l'ampleur et la violence potentielle des manifestants présents le 19 décembre au soir.
Environ trente policiers avaient été mobilisés pour encadrer les manifestants. Or, il aurait fallu qu'ils soient beaucoup plus nombreux pour empêcher les casseurs d'agir. Ces derniers ont pu sévir tout au long du parcours, taguant façades et devantures, sans être interpellés par les forces de l'ordre.
M. Cudré-Mauroux est remplacé provisoirement à son poste par l'actuel chef du centre des opérations et de planification de la police genevoise Jean-Marie Stutzmann, a fait savoir le DSE dans un communiqué. La décision d'ouvrir une enquête administrative a été prise par M. Maudet sur la base du rapport de la cheffe de la police.