Berne (ats) Les sondés les plus jeunes, à faible revenu et les moins instruits, sont les plus grands partisans de l'abandon des accords bilatéraux. Les Suisses souhaitent de surcroît que la limitation annuelle des étrangers se fasse en prenant compte du marché du travail, mais aussi de la taille de la population. Reste que 14% des sondés sont indécis.
Ce résultat surprend. Un sondage M.I.S. trend, réalisé pour "L'Hebdo" en décembre dernier, donnait des résultats inverses. S'il fallait choisir, près de 68,9% des Suisses avaient indiqué préférer laisser tomber le contingentement de la main-d'oeuvre étrangère plutôt que les accords avec l'UE.
Le sondage M.I.S. trend a été réalisé auprès de 1349 citoyens suisses des trois régions linguistiques. Le sondage en ligne Vimentis a posé 51 questions du 1er octobre 2014 au 14 décembre 2014 à 20'173 participants, répartis de manière représentative de la population suisse avec une marge d?erreur de 4%.
Vimentis a été créé en 2003 par six étudiants de l'université de St- Gall. Mené une fois par année, il se veut politiquement neutre et se trouve sous le patronage des présidents des partis des Verts, du PS, du PLR, du PBD, du PDC, du PVL et de l'UDC.
La Suisse tente le tout pour le tout
La Suisse doit généraliser les contingents d'étrangers à partir de quatre mois de séjour. Bruxelles a beau mettre les pieds au mur, le Conseil fédéral continue de miser sur une application stricte de l'initiative sur l'immigration. Il a mis le 11 février son projet en consultation et adopté le mandat définitif pour renégocier l'accord de libre circulation des personnes.
Pas de changement de cap dix jours après le voyage de la présidente de la Confédération de Simonetta Sommaruga dans la capitale européenne. Les plus hauts dirigeants de l'UE ont pourtant redit leur opposition à une renégociation de l'accord de libre circulation.
Le projet de loi prévoit le retour des contingents pour les étrangers dès quatre mois de séjour, frontaliers inclus. Ces quotas s'appliqueront aussi aux personnes obtenant l'asile sous réserve des obligations internationales de la Suisse. Pas question en revanche de limiter le regroupement familial en rétablissant le statut de saisonnier.
La préférence nationale sera examinée au cas par cas, sauf pour les professions connaissant une pénurie avérée de main-d'oeuvre. Tandis que l'UDC fait la fine bouche devant le projet d'application stricte du gouvernement , le PLR se range derrière le gouvernement. Le PS est plus nuancé. Le PDC et economiesuisse ne cachent pas en revanche leur déception.