Le personnel de la raffinerie de Collombey, membre ou non de la convention collective de travail, s'est réuni pour une assemblée générale. Il a accepté à l'unanimité une résolution proposée par Unia et les Syndicats chrétiens du Valais.
La résolution exige le retrait pur et simple de la procédure de licenciement collectif engagée par Tamoil. Elle réclame aussi le dépôt d'une demande officielle par la firme pétrolière visant à activer des mesures de chômage technique et la renonciation à toute procédure de licenciement jusqu'à décision.
24 mois de chômage technique
Accordé pour 12 mois au maximum, le chômage technique peut l'être exceptionnellement jusqu'à 24 mois. "Le Conseil fédéral, compétent en la matière, a déjà accordé de tels délais lors de la crise en 2010", a indiqué le secrétaire d'Unia, Blaise Carron.
En privilégiant une demande de chômage technique, les employés de la raffinerie prouvent qu'ils veulent assurer la viabilité du site en vue d'un rachat ou d'une reprise des activités. "Ils optent clairement pour le maintien de l'emploi", souligne Blaise Carron.
Ils s'opposent aussi à la position de leur employeur. Pour l'heure, Tamoil privilégie en effet la procédure de licenciement collectif et la mise sur pied d'un plan social.
Quinze entreprises contactées
Dans une interview publiée dans "Le Nouvelliste", Clovis Blanc, porte-parole de Tamoil Suisse, indique que la firme a perdu 1 milliard de francs au niveau du raffinage à Collombey depuis 2008, dont 130 millions l'an dernier. En raison des mauvaises perspectives, elle estime "qu'il n'est plus possible de conserver des emplois ni de passer par une période de chômage technique".
Tamoil dit avoir négocié avec quinze entreprises de la branche pour un rachat de l'unité de raffinage ou de l'ensemble des activités. Mais "au final, aucune de ces entités ne s'est déclarée prête à acheter".
Pas avant 2017
Le groupe n'évoque pas de fermeture définitive de la raffinerie. "Si les conditions redeviennent "normales", nous pourrions envisager la reprise de l'activité mais pas avant 2017", relève Clovis Blanc.
Cette date convainc les syndicats et le personnel du bien-fondé de recourir au chômage technique pour une durée exceptionnelle. "Les employés demandent aux autorités cantonales et à nos élus à Berne de soutenir leur démarche auprès des autorités fédérales", insiste Blaise Carron.
233 emplois menacés
La production de la raffinerie cessera à la fin février. "Ensuite, nous liquiderons les stocks et passerons à l'arrêt progressif pour fin mars. Les 3-4 mois suivants serviront à sécuriser les lieux, à dégazer et à nettoyer les équipements", précise encore Clovis Blanc dans le quotidien valaisan.
D'ici à fin janvier, Tamoil compte mettre sur pied un éventuel plan social" pour les 233 emplois menacés. "Pour l'instant, nous pouvons garantir que les personnes travaillant sur le site depuis deux à neuf ans toucheront deux mois de salaire et les employés avec au moins dix ans d'ancienneté, trois mois."
Du côté du personnel, une délégation officielle composée d'employés et de représentants syndicaux a été constituée. Elle compte rencontrer la direction de Tamoil le 22 janvier prochain.
Perte de 400'000 francs
Selon "Le Nouvelliste", l'arrêt de la raffinerie entraînerait pour la commune de Collombey une perte d'environ 400'000 francs par an d'impôts sur un total d'environ 19 millions. Yannick Buttet, conseiller national valaisan (PDC) et président de la commune, confirme cette information, mais considère le problème secondaire pour l'heure par rapport au maintien des emplois.