09.11.2018

Sixième mois de stabilité pour le chômage en Suisse

Le chômage en Suisse n'a plus bougé depuis une demi-année, demeurant à un niveau très bas. En octobre, le taux de sans-emploi est resté à 2,4%, selon les indications fournies par le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco). Le nombre d'inscrits auprès des Offices régionaux de placement s'est élevé à 107'315, en légère progression (+0,7%) sur un mois.

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(awp ats) Corrigé des variations saisonnières, le taux de chômage n'a pas bougé, affichant encore 2,5%. Ces chiffres correspondent aux prévisions des économistes sollicités par AWP. "En l'état actuel, il sera assez difficile de descendre plus bas" indique à AWP Peter Rosenstreich, chef des stratégies de marché auprès de Swissquote.

La situation des jeunes, soit la catégorie d'âge 15-24 ans, s'est clairement améliorée. Le nombre d'inscrits a reculé de 4,8% à 13'064 personnes. Pour les 50 ans et plus, une modeste progression de 0,7% est constatée à 29'758 personnes. Le nombre de demandeurs d'emploi a plongé de 7,4% à 183'446 personnes.

Un recul de 8% à 32'090 unités est enregistré pour les postes vacants, statistique qui a connu une envolée depuis l'introduction de l'obligation d'annonce en juillet. Sur la quantité recensée en octobre, 18'819 postes vacants tombaient sous le coup de cette nouvelle législation.

Quelques variations minimes ressortent des statistiques cantonales. En Romandie, Genève garde la dernière place avec un taux inchangé de 4,3%. Neuchâtel améliore son sort grâce à une contraction de 0,2 point à 4,0%. Vaud et le Jura demeurent stables, avec des proportions respectives de 3,5% et 3,4%.

Impact sur les salaires

Le Valais (+0,1 point) et Fribourg (-0,1 point) sont au coude à coude pour le titre de champion romand, avec un taux de chômage de 2,5%. La région francophone du Jura bernois se situe en dessous du niveau suisse à 2,3% (-0,1 point). Aucun changement n'est à signaler pour Berne (1,7%) et Zurich (2,3%), les deux cantons les plus peuplés de Suisse. Appenzell Rhodes-Intérieures décroche la première place, à la faveur d'une baisse de 0,1 point à 0,6%. A noter la forte augmentation de 0,5% constatée aux Grisons, qui conserve malgré tout un taux de chômage très bas de 1,4%.

Le maintien du chômage au niveau actuel pourrait précipiter les choses en termes de politique monétaire, affirme Peter Rosenstreich. Le spécialiste rappelle que la tension sur le marché du travail devrait avoir une répercussion positive sur les salaires, donc sur le renchérissement. "Si l'inflation venait à trop augmenter, la Banque nationale suisse serait contrainte d'agir", explique-t-il.

M. Rosenstreich souligne néanmoins qu'il s'agit d'un scénario probable parmi d'autres. Selon toute vraisemblance, la BNS commencera à relever ses taux en fin d'année prochaine, après la Banque centrale européenne en septembre 2019.

Le ralentissement conjoncturel prévu en Suisse l'année prochaine pourrait d'ailleurs contribuer à une légère remontée du chômage. En cas d'apaisement du conflit commercial entre la Chine et les Etats-Unis, l'économie helvétique devrait repartir de plus belle, entraînant une nouvelle amélioration sur le marché du travail, selon M. Rosenstreich.

Le Seco fournit également les chiffres du chômage partiel en août, avec de fortes baisses. La réduction de l'horaire de travail a touché 252 personnes, en repli de 39,4% en comparaison mensuelle.

Le nombre d'entreprises concernées a atteint 53 unités (-10,2%) et le volume d'heures perdues s'est fixé à 16'407 (-23,5%). En tout, 3148 personnes ont épuisé leurs droits aux prestations de l'assurance-chômage dans le courant du mois d'août 2018, précise le communiqué.