Berne (ats) Environ 700 personnes bénéficieront d'un plan social dans le courant de l'année, a indiqué le numéro un suisse des télécommunications. Les coûts liés au plan social grèvent les comptes du groupe à hauteur de 70 millions de francs.
Swisscom va aussi réduire à huit le nombre de ses centres d'appel d'ici fin 2016. Les sites de Genève, Zurich, Berne, Bâle, Lucerne et Rapperswil (SG) seront fermés et leurs effectifs transférés à Lausanne, Neuchâtel, Bienne, Olten (SO), Sion, St-Gall, Coire ou Bellinzone.
Réduction des coûts
L'opérateur, détenu à hauteur de 51% par la Confédération, veut réduire ses coûts de plus de 300 millions de francs entre 2015 et 2020. A fin décembre, il employait 21'637 personnes, soit 2,4% de plus qu'un an auparavant, dont 18'965 en Suisse. Le groupe prévoit une légère baisse de ses effectifs helvétiques à fin 2016, a-t-il précisé.
Ces mesures sont une procédure d'adaptation normale à l'évolution structurelle, a expliqué à l'ats le patron de Swisscom Urs Schaeppi en marge de la conférence de presse de bilan à Zurich. Les postes supprimés dans des secteurs traditionnels sont remplacés par d'autres dans de nouveaux domaines. Quelque 500 postes seront ainsi créés dans des secteurs de croissance.
Dans un communiqué, Syndicom a dénoncé les suppressions d'emplois et les transferts de personnel. Cette annonce est un coup dur pour les employés des centres de contact et d'appel. Le syndicat exige un plan social généreux et des mesures de reconversion.
Bénéfices en recul
L'année dernière, le bénéfice net de Swisscom a plongé de 20,2%, à 1,36 milliard de francs. Le chiffre d'affaires est resté plus ou moins stable, à 11,7 milliards (-0,2%). Il progresse de 0,7% à taux de change constant, sans tenir compte des acquisitions et cessions de sociétés. Cette croissance provient en grande partie des activités de base en Suisse, selon le communiqué.
Au niveau EBIT, le résultat opérationnel recule de 13,4% à 2,01 milliards de francs. Le bénéfice d'exploitation avant intérêts, impôts, amortissements et provisions (EBITDA) s'est replié de 7,1% à 4,1 milliards.
La baisse de la rentabilité de Swisscom s'explique par des effets exceptionnels, principalement une provision de 186 millions de francs liée à une amende de la Commission de la concurrence (COMCO) pour prix abusifs pratiqués entre 2005 et 2007 sur les services à haut débit. Une condamnation que le géant bleu conteste: il a fait recours auprès du Tribunal fédéral.
Devant les médias et les investisseurs, Urs Schaeppi a également mis en avant les effets de change et une concurrence intensive, couplés à une dynamique des prix renforcée.
Hausse des abonnés
Swisscom a gagné de nouveaux clients sur tous ses marchés l'année passée. Le nombre de raccordements mobiles a progressé de 85'000 ou 1,3% par rapport à 2014, à 6,6 millions. Mais cette croissance a été couplée à une baisse des tarifs qui a engrangé un manque à gagner de 100 millions de francs.
Malgré la concurrence des câblo-opérateurs, le nombre de raccordements Swisscom TV a augmenté de 14,2%, à 1,33 million. Cette augmentation a compensé la réduction des raccordements fixes. Les offres combinées ont quant à elles gagné 17,1%, pour s'établir à 1,42 million de clients.
Le chiffre d'affaires de Fastweb, filiale italienne, a progressé de 2,8% à 1,74 milliard d'euros (1,95 milliard de francs). L'EBITDA a augmenté de 11,8% à 61 millions d'euros.
Objectifs mesurés
Pour l'exercice en cours, Swisscom table sur un chiffre d'affaires global de plus de 11,6 milliards de francs, un EBITDA de 4,2 milliards et des investissements de plus de 2,3 milliards de francs. Si les objectifs sont atteints, Swisscom propose à ses actionnaires le versement d'un dividende inchangé de 22 francs par action au titre de l'exercice 2016.
Ces prévisions qualifiées de timorées, ainsi que l'évolution des bénéfices à tous les niveaux, ont déçu les investisseurs. L'action Swisscom a ouvert dans le rouge à la Bourse suisse. Vers midi, elle perdait encore 3,2% à 486,40 francs, dans un SMI en recul de 0,62% au même moment.