Bâle (ats) Le maintien du siège bâlois n'est pas remis en question, selon les informations dont dispose le conseiller d'Etat Christoph Brutschin (BS/PS). Le danger de suppressions d'emplois aurait été bien plus grand si Syngenta avait fusionné avec Monsanto, déclare-t-il à l'ats.
Et de conclure au micro de la radio alémanique SRF que le rachat par ChemChina constitue "l'une des variantes les plus positives" parmi celles présentées. Il ouvre en outre le marché chinois à Syngenta.
La préservation des sites et des emplois de Syngenta à Bâle et dans six autres localités suisses est désormais la priorité de l'exécutif bâlois.
Transparence exigée
Le syndicat Unia demande pour sa part à ChemChina d'être transparent sur sa stratégie. Les sites de Bâle, Monthey (VS), Stein (AG), Münchwilen (TG), Kaisten (BL), Dielsdorf (ZH) et des Barges (VS), où travaillent quelque 3300 employés, ne doivent pas rester dans l'incertitude, écrit-il dans un communiqué.
Il appelle Confédération, cantons et communes à la mobilisation. Il cite l'exemple de l'industriel français Alstom, repris par General Electric (GE) qui entend supprimer 1300 emplois en Suisse. Les autorités doivent s'engager fermement pour préserver les places de travail "et veiller à empêcher par tous les moyens une désindustrialisation de la Suisse".
Secrétaire syndical d'Unia Valais, Blaise Carron émet lui des craintes quant à l'avenir du site stratégique de Monthey. "Nous avons exigé des garanties sur les conditions de travail, le nombre de salariés et le maintien de l'activité", a-t-il déclaré au journal de 12h30 de la RTS. S'il ne craint pas de délocalisation dans l'immédiat, M. Carron ne se prononce pas sur le plus long terme.
Egalement inquiet pour les emplois en Suisse, Syna demande que la maximisation rapide des profits ne soit pas placée au sommet des préoccupations. Dans un communiqué, le syndicat constate que "la liquidation des entreprises en Suisse se poursuit". Il revendique le maintien de tous les emplois de Syngenta en Suisse.
"Bon deal" pour Schneider-Ammann
Optimiste, le ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann s'est réjoui que le groupe bâlois puisse continuer de fonctionner et maintenir ses emplois. Il a qualifié l'opération de "bon deal" avec une entreprise très solide et beaucoup d'argent en jeu.
De son côté, Employés Suisse souligne l'apaisement que constitue cette annonce pour les employés. Après une longue période d'incertitude et de rumeurs, la faîtière des associations d'employés de l'industrie des machines et de la pharma se dit satisfaite "que ce calvaire se termine". Elle salue le fait que le nouveau propriétaire envisage de maintenir intactes les structures et les emplois en Suisse.
"Poser des exigences au nouveau propriétaire de Syngenta ne nous semble pas pour le moment opportun. Nous allons chercher le dialogue et tenter d'établir une relation basée sur le partenariat social avec ChemChina", écrit le directeur d'Employés Suisse Stefan Studer, dans un communiqué.