Romont FR (ats) La multinationale suédoise, dont le siège social se trouve à Pully (VD), a lancé une procédure de consultation. Celle-ci va courir jusqu'à la mi-janvier 2016, date à laquelle la société "prendra une décision définitive" sur l'avenir de l'usine de Romont, a précisé Tetra Pak dans un communiqué.
L'objectif de Tetra Pak consiste à regrouper les activités de Romont sur d'autres sites en Europe, et plus particulièrement en Hongrie où les salaires sont moins élevés. "L'environnement concurrentiel en Europe est de plus en plus difficile et il est essentiel de trouver des moyens d'améliorer l'efficacité de nos opérations", s'est justifié Eric Schmid, vice-président Commercial Management chez Tetra Pak.
Le dirigeant a ajouté que la décision de fermer son usine dans la Glâne avait été "mûrement réfléchie" et qu'elle n'était "en rien liée à la qualité du travail" des 123 collaborateurs. Si la fermeture de l'usine devait se confirmer début 2016, Eric Schmid a assuré qu'un "soutien approprié via un plan social" serait mis sur pied pour aider les employés à trouver de nouvelles solutions professionnelles.
Désindustrialisation rampante
Pour le canton de Fribourg, le coup est rude. "Il s'agit d'une très mauvaise nouvelle pour l'économie fribourgeoise, et d'une situation très difficile à vivre pour les travailleurs concernés", a regretté le conseiller d'Etat en charge de l'économie Beat Vonlanthen.
"Nous allons discuter avec Tetra Pak pour essayer de trouver des solutions, et éventuellement les faire revenir sur leur décision. Mais en étant réaliste, il faut reconnaître que cela sera très dur de les faire changer d'avis", a-t-il
admis.
"Nous avons été informés la semaine dernière par Tetra Pak. Cela a été une surprise dans la mesure où l'entreprise n'avait pas donné d'indications ces derniers mois sur une éventuelle fermeture de l'usine de Romont. Leur décision s'inscrit toutefois dans une logique de désindustrialisation rampante en Suisse", a ajouté Beat Vonlanthen.
Le conseiller d'Etat a toutefois reconnu que ce phénomène ne touchait pas toutes les entreprises, prenant l'exemple de Nespresso qui a inauguré une nouvelle usine à Romont le mois dernier.
Syndicat surpris
Du côté du syndicat Unia, la décision de Tetra Pak constitue "une énorme surprise étant donné qu'il n'y a pas de raison de sacrifier une usine qui fonctionne bien", a dit Armand Jaquier, le secrétaire régional d'Unia Fribourg.
"Comme il y a quelques jours pour Elanco, Tetra Pak veut optimiser ses bénéfices au détriment de ses travailleurs", a-t-il relevé, ajoutant qu'Unia allait désormais prendre contact avec les salariés de Tetra Pak en vue d'une éventuelle intervention. Pour rappel, l'entreprise américaine Elanco a annoncé le 21 octobre la fermeture de son site de St-Aubin (FR), où 80 emplois sont menacés.
Dix ans après
L'annonce faite mardi par Tetra Pak intervient 10 ans après une première grosse restructuration du groupe suédois en Suisse. En octobre 2005, Tetra Pak avait déjà biffé 131 postes - sur un total de 241 à l'époque - à Romont, avant de tailler un mois plus tard dans ses effectifs à son siège de Pully, où 80 des 250 emplois avaient été supprimés.
Le groupe avait ensuite semblé retrouver un second souffle, à l'image des 12 millions de francs investis au printemps 2011 pour doter son site romontois d'un matériel plus performant. Las pour l'usine fribourgeoise, l'embellie n'a pas duré et c'est désormais vers une fermeture définitive qu'elle s'achemine. Tetra Pak s'était installé en 1976 dans la Glâne.
Se décrivant comme le leader mondial des solutions de traitement et de conditionnement de produits alimentaires, Tetra Pak compte plus de 23'000 collaborateurs, répartis dans plus de 80 pays. Le groupe a affiché un chiffre d'affaires de 10,9 milliards d'euros (12 milliards de francs) en 2014, en hausse de 1,7% sur un an. Fondé en 1951, Tetra Pak est l'une des trois unités de Tetra Laval, qui chapeaute également les sociétés Sidel et DeLaval.