Berne (ats) "L'accent est mis sur l'aide apportée aux proches âgés, mais chacun y trouvera des informations pour d'autres situations d'aide aux proches", lit-on sur la première page du site. L'objectif est de renforcer l'aide intergénérationnelle au sein des familles. Une demi-journée d'étude sur les enjeux de la conciliation entre travail et engagement auprès d'un proche se tenait mardi à Berne.
"C'est un grand défi", a relevé Johann Schneider-Ammann, chef du Département fédéral de l'économie. "Il est important de lever le tabou". Employeurs et employés doivent selon lui trouver ensemble une solution.
"Parcours du combattant"
Que faire en cas d'urgence, comment gérer la situation depuis sa place de travail, où trouver rapidement une adresse régionale sont quelques-unes des questions auxquelles répond la pateforme info-workcare.ch.
"S'informer est un parcours du combattant", remarque Travail.Suisse. La tâche est "terriblement chronophage", car les sources sont très nombreuses. Le site inauguré mardi regroupe tous les renseignements utiles aux proches aidants.
"Dans un futur proche, il y aura toujours plus de personnes âgées en Suisse qui nécessiteront une prise en charge et un soutien", écrit l'organisation dans un communiqué. Or, nombreuses sont celles qui souhaitent rester à la maison le plus longtemps possible. Mais concilier un travail et les soins à ses proches "est tout sauf facile".
Risque d'arbitraire
Lors de ce colloque, des représentants de la recherche et de la politique ont fait le point et évoqué des pistes. Yannis Papadaniel, de l'Université de Lausanne, a présenté une étude montrant que la notion de "proche aidant" est négligée dans le monde du travail; les situations y sont généralement négociées au cas par cas, ce qui comporte un risque d'arbitraire. "Beaucoup trop de place est laissée aux interprétations subjectives, tant chez les employés que chez les employeurs".
Et les femmes sont particulièrement exposées, souligne l'étude. La double journée peut devenir une triple journée: foyer, travail, soins/accompagnement.
Recommandations
La prise en charge de proches, ajoutée à des soins non payés, est un facteur de pauvreté important, a souligné Heidi Stutz, du bureau d'études de politique du travail et de politique sociale (BASS). Toute mesure prise devrait maintenir la protection sociale des personnes concernées mais aussi rester proche du marché du travail. "Avant tout, on a besoin d'une culture de la conciliation".
Yannis Papadaniel recommande aux entreprises de proposer des formations courtes aux responsables des ressources humaines et de mettre sur pied des équipes de jeunes retraités pour des remplacements ponctuels. Quant aux établissements de soins, ils devraient créer des espaces de travail, et développer des centres d'informations et de soutien aux proches aidants.
Parmi les participants au colloque s'est aussi exprimé le président de transfair Stefan Müller-Altermatt. "Le soutien et l'assistance fournis par les proches sont la solution la plus agréable pour les personnes aidées. C'est aussi l'option la moins onéreuse pour la collectivité", a fait valoir le conseiller national PDC, qui a déposé deux interventions parlementaires afin de faciliter la conciliation entre travail et soins aux proches.