Tunis veut supprimer 50'000 postes de fonctionnaires

Le gouvernement tunisien veut supprimer plus de 50'000 postes dans l'administration à partir de cette année pour réduire la dépense publique, a déclaré le ministre de la Fonction publique, Abid Briki. Des plans de départ volontaire seront proposés.

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(ats reu) Les créanciers de la Tunisie l'exhortent à réduire un déficit budgétaire qu'ils jugent grevé par le coût de sa fonction publique. Celui-ci représente 13,5 % de son PIB, une proportion presque sans égale dans le monde.

"L'objectif que nous nous sommes fixé est de voir plus de 50'000 fonctionnaires choisir de quitter leur poste volontairement pour réduire la masse salariale", a déclaré Abid Briki dans une interview accordée à Reuters.

Le gouvernement est prêt à offrir deux ans de salaire aux fonctionnaires qui accepteront de quitter leur poste et de faciliter leur accès à des prêts bancaires destinés à la réalisation de projets dans le secteur privé.

Selon le ministre de la Fonction publique, dont l'intitulé du portefeuille comprend également la "bonne gouvernance", les créanciers internationaux de la Tunisie soutiennent cette réforme. Son coût devrait être annoncé dans le courant du premier trimestre.

Retraite anticipée

"Avec 650'000 employés, le poids du secteur public est une véritable menace pour le budget de l'Etat. Cela doit cesser immédiatement, ces coûts doivent être utilisés pour des projets de développement", a fait valoir le ministre. La Tunisie aura besoin en 2017 de 3,4 milliards d'euros (3,6 millions de francs) de prêts étrangers pour combler son déficit, a prévenu le mois dernier sa ministre des Finances, Lamia Zribi.

Six ans après la "révolution du Jasmin", la Tunisie survit grâce à l'aide de ses partenaires étrangers. Le pays reste toutefois confronté à un taux de chômage élevé et à des dépenses publiques jugées excessives.

Abid Briki a également annoncé que le gouvernement entendait inciter les fonctionnaires à anticiper leur départ à la retraite avant qu'il n'atteigne l'âge légal, fixé à 60 ans. "Notre espoir, c'est de réduire le nombre de fonctionnaires à environ 450'000 d'ici 2020."