Un nouveau patron pour Swiss Re après un bond du bénéfice

Le patron de Swiss Re Michel Liès part à la retraite après avoir signé un solide exercice en 2015 dans un contexte difficile. Le réassureur zurichois a vu son bénéfice net grimper de près d'un tiers (+31%) à 4,6 milliards de dollars (4,6 milliards de francs). Le Suisse Christian Mumenthaler reprend les rênes à compter du 1er juillet.
 

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Zurich (ats) Swiss Re a bénéficié d'une robuste activité de souscription mais aussi de l'absence de catastrophes naturelles majeures et de la dissolution de réserves, souligne la firme. Pénalisé en 2014 par ses affaires américaines, le secteur vie a rebondi et contribué à la performance.

Le groupe affiche en conséquence l'un des meilleurs profits jamais réalisés, se félicite le directeur général Michel Liès, cité dans le communiqué. Les objectifs en matière de rendement ont aussi été atteints alors que l'environnement a considérablement changé depuis qu'ils ont été fixés.

Le volume des primes encaissées a atteint 30,2 milliards de dollars, contre 31,3 milliards une année plus tôt. Une différence due essentiellement à l'impact négatif des taux de change, selon Swiss Re. A taux constants, les revenus ont crû de 4%. Le ratio combiné, (prestations versées et frais généraux rapportés aux primes collectées) s'est lui péjoré de 2% à 87,4%.

Départ à la retraite

C'est le moment choisi par Michel Liès, 62 ans, pour annoncer son départ. Il a passé plus de 35 années au service du réassureur, dont quatre aux commandes. Sous la houlette du Luxembourgeois, le groupe a quasi doublé son bénéfice net, écrit le président du conseil d'administration Walter Kielholz.

A la tête de la division Réassurance depuis 2011, Christian Mumenthaler, 46 ans, reprend le flambeau. Les unités qu'il chapeaute génèrent près de 85% des revenus de Swiss Re. Ce docteur en biologie moléculaire, diplômé de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich, a rejoint la société du Mythenquai à Zurich voici 17 ans.

Impact monétaire

Dans le détail, le résultat net du quatrième trimestre s'élève à 938 millions, là encore grâce à l'amélioration opérationnelle dans le segment vie Life & Health Reinsurance (L&H Re). Mais les autres divisions accusent un recul. Property & Casualty Reinsurance (P&C Re), soit les affaires clés de l'assurance dommages, ont pâti des inondations en Grande-Bretagne et en Inde.

A la Bourse suisse, le titre de Swiss Re connaissait un début de séance des plus mitigés, malgré les chiffres annuels globalement conformes aux attentes. Le changement de direction a suscité autant la surprise que l'indifférence.

Chiffres noirs pour L&H

Pour l'ensemble de l'exercice, le bénéfice net de P&C Re a fléchi de 16% sur un an à 2,98 milliards de dollars. En cause, l'affaissement des prix, les coûts de sinistres d'origine humaine et des retours sur investissements moindres. Les revenus de primes ont totalisé 15,1 milliards et le ratio combiné s'est dégradé à 86%.

Les mesures engagées pour redresser la division vie L&H Re ont porté leurs fruits. Celle-ci a dégagé un bénéfice net de 939 millions de dollars, après une perte de 462 millions l'année dernière. Les primes ont diminué de 2,7% à 11 milliards, mais augmenté à taux constants, portés par les contrats en Europe et en Australie.

Du côté de la division Corporate Solutions, le bénéfice net s'est étoffé de 6,6% à 340 millions de dollars. Celui de l'unité Admin Re a décollé à 422 millions. En 2014, il avait été grevé par une perte de plus de 200 millions liée à la vente de la société Aurora National Life Assurance.