09.02.2024

Une minorité de travailleurs n’utilisent jamais d’outils numériques

Plus d’un tiers des personnes actives occupées en Suisse (35,6%) travaillent tout le temps avec des outils numériques. Seuls 13,3% ne s’en servent jamais dans le cadre de leur activité professionnelle, indique une nouvelle publication de l’Office fédéral de la statistique (OFS).

Les plus jeunes utilisent des moyens numériques en moyenne plus que les plus âgés. La tranche d’âge des 15-24 ans fait exception, ce qui peut être expliqué, entre autres, parce qu’une partie d’entre eux sont en apprentissage, ou diplômés dans des métiers de l’artisanat ou des services aux particuliers, ou encore, en formation avec des activités d’appoint dans des activités plus manuelles qu’intellectuelles.

Tâches intellectuelles versus tâches manuelles

Si 13,0% de la population active occupée ne se consacrent jamais à des tâches intellectuelles telles que la lecture de documents techniques ou les calculs relativement compliqués, la moitié des actifs occupés (49,8%) déclarent y investir au moins une partie du temps. C’est dans les sections économiques des activités financières et d’assurances, de l’information et de la communication, ainsi que dans les activités spécialisées et techniques que l’on y passe le plus de temps. 

31,4% des personnes actives occupées n’effectuent pas de tâches manuelles requérant de la force ou de la dextérité dans l’emploi. 15,4% s’y adonnent tout le temps ou la plupart du temps, et 11,4% au moins la moitié du temps. Les hommes déclarent s’y consacrer plus que les femmes, et les ressortissants suisses moins que les étrangers.

Routine et autonomie dans l’emploi

Une faible part des personnes actives occupées (4,9%) considèrent leur activité professionnelle comme étant très routinière. Cette part s’élève à 5,7% chez les femmes et à 4,2% chez les hommes. C’est chez les détenteurs d’un diplôme de formation tertiaire que cette part est la plus basse (2,3%).

9,2% des actifs occupés estiment avoir une faible autonomie dans l’emploi. La part des femmes s’élève à 10,2% et celle des hommes à 8,3%. Cette part diminue selon le niveau de formation: elle se monte à 18,1% chez les personnes sans formation post-obligatoire (degré secondaire I), à 10,4% chez les diplômés du secondaire II et à 4,9% chez les personnes avec une formation de degré tertiaire.

Risque d’automatisation faible en comparaison européenne

En Suisse, la part des personnes cumulant une forte routine et une faible autonomie au travail, considéré comme un des facteurs de risque d’automatisation, s’élève à 1,0%. En comparaison européenne, elle se trouve avec la Grèce parmi les pays présentant la part de risque la plus faible, devancées par le Luxembourg (0,9%), et directement suivies par le Danemark (1,2%), la Suède (1,3%) et l’Italie (1,3%). Les pays présentant la part la plus élevée sont la Slovaquie (11,4%), la Slovénie (5,6%), l’Irlande, la Roumanie et la Tchéquie (tous trois 5,1%).

Télécharger la publication: «Tâches, outils numériques et risques d’automatisation dans l’emploi en 2022»