Berne (ats) Les bas salaires font également partie des aspects problématiques, selon Unia, qui présentait les résultats d'une étude visant à comparer les conditions de travail de six grandes enseignes (Aldi, Coop, Lidl, H&M, Volg et un grand magasin de chaussures resté anonyme) du commerce de détail en Suisse.
"Il faut revaloriser le travail dans le commerce de détail", a déclaré lors de la conférence de presse à Berne Vania Alleva, coprésidente du syndicat, selon la version écrite de son discours. Et d'inviter les entreprises à mener des négociations sur une CCT de branche.
Travail et vie de famille
L'étude comparative rendue publique mardi révèle notamment de graves déficits au niveau de la conciliation entre famille et travail. Cette cohabitation laisse à désirer, constate Unia. Des six entreprises considérées dans l'étude, seul Coop soutient la prise en charge des enfants.
Il est urgent que les entreprises de détail, qui emploient de très nombreuses femmes, prévoient de s'occuper des enfants, déclare Muriel Chenaux, responsable du commerce de détail romand chez Unia. Et de faire remarquer que l'extension des horaires d'ouverture des magasins complique la conciliation entre travail, vie de famille, et loisirs.
En matière de salaires, le syndicat se montre tout aussi critique. Certes, depuis la première étude comparative de 2007, quelques changements positifs sont à signaler, relève Vania Alleva.
Les salaires minimums prévus pour la main-d'oeuvre non qualifiée ont sensiblement augmenté dans la branche. Mais le commerce de détail reste globalement une branche à bas salaires et aux conditions de travail souvent précaires, a-t-elle poursuivi.
CCT nationale
D'où le besoin d'une CCT de branche et nationale, qui permettrait de fixer des normes minimales en matière de conditions de travail, selon Unia. Bien que certaines entreprises (Coop, Migros, Lidl) en possèdent une, à l'instar de quelques villes ou cantons (Genève, Neuchâtel, Lausanne/Nyon), la majorité des employés du commerce de détail ne sont pas protégés par une CCT, notamment dans l'habillement et la chaussure.
Pour l'étude, réalisée par l'agence de notation Inrate, Unia a contacté 15 des 25 plus grandes enseignes de détail en Suisse. Inrate a passé au crible les conditions de travail des six entreprises ayant accepté de répondre, à l'aide de huit critères définis et mesurables, indique Unia.
Etaient pris en compte, outre les salaires et la conciliation entre travail et famille, les horaires de travail, la formation de base et continue, l'égalité des chances, les prestations sociales, la santé et la sécurité au travail, ainsi que le partenariat social (présence d'une CCT).