Zone euro: La croissance insuffisante pour créer suffisamment d'emplois

La croissance est repartie en zone euro. Mais son rythme est encore insuffisant pour relancer l'emploi et faire baisser durablement le chômage, a estimé Benoît Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), dans une interview.

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Francfort (ats/afp) "Le taux de chômage baisse dans la zone euro. Mais la croissance est encore insuffisante pour créer suffisamment d'emplois", a déclaré le Français dans un entretien avec les quotidiens régionaux du groupe français Ebra (Le Progrès, Le Républicain lorrain, Le Dauphiné libéré...).

Faible inflation

Pour soutenir l'activité dans la région et relancer la très faible dynamique des prix, la banque centrale a déployé depuis l'été 2014 une large palette d'outils. Parmi les instruments mis à disposition figurent des prêts très généreux aux banques pour stimuler le crédit et l'investissement.

La banque centrale est passée à la vitesse supérieure début mars, en rachetant quelque 60 milliards d'euros (66,16 milliards de francs au cours actuel) de titres de dette, principalement publique, chaque mois. La BCE, qui a pour mandat d'assurer la stabilité des prix en zone euro, prévoit de racheter 1140 milliards d'euros d'actifs d'ici septembre 2016 au moins.

Et l'institution monétaire de Francfort a déjà signalé qu'elle pourrait encore élargir la voilure de ces rachats. La baisse des prix du pétrole, des matières premières et le renchérissement de l'euro menacent en effet d'entraver l'efficacité de son action pour relancer l'inflation.

En août, la hausse des prix à la consommation est restée atone, à 0,2% sur un an. Ce chiffre est loin de l'objectif d'un peu moins de 2% que s'est fixé la BCE.

"Quand l'inflation est faible, la meilleure manière de l'amener à l'objectif de 2%, c'est de soutenir l'activité. La stabilité des prix passe donc par la croissance et l'emploi", a ajouté M. Coeuré.

Scepticisme de l'Allemagne

Des voix, dont certaines au sein même de la BCE, s'inquiètent toutefois des risques liés au "QE", acronyme anglo-saxon désignant le programme de rachat de dettes de la banque centrale. Le président de la banque centrale allemande (Bundesbank), Jens Weidmann, met régulièrement en garde contre les risques liés à l'abondance de liquidités.

Cette semaine, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble lui a emboîté le pas."Il est certain que nous nous dirigeons vers la prochaine bulle", a-t-il affirmé, selon des propos rapportés par l'agence de presse dpa.