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Compte rendu du livre de Jean-Philippe Bouilloud: Pouvoir faire un beau travail, éd. érès, 2023, 161 pages

Dans cet ouvrage, le sociologue et professeur à l'ESCP Business School de Paris, propose de renouer avec la dimension esthétique du travail afin de retrouver du sens.

  • De l'Antiquité à la Renaissance, le travail artisanal reposait sur le triptyque conception, connaissance des matériaux et maîtrise technique. Il y avait une porosité entre le monde de l’art et le monde du travail. Il raconte notamment la création de la statue Persée par le sculpteur florentin Benvenuto Cellini au XVIe siècle, un artiste brillant, fin connaisseur des métaux et du processus de fonte.
  • Ce triptyque se disloque à l’industrialisation. La machine devient un intermédiaire entre la main de l’ouvrier et la matière travaillée. En 1840, le philosophe Eugène Buret écrit: «Le travailleur ne peut plus se complaire à son œuvre, il ne la voit plus naître sous ses doigts, il se fatigue sans cesse, il ne créé rien.» Cette mécanisation du travail aboutit au taylorisme du XXe siècle.
  • Dans ce texte, le travail bien fait devient un acte de résistance à la rationnalisation à outrance des processus de travail. Le beau geste, le travail bien fait, les bonnes relations au travail permettent de résister à la monotonie, à l’usure du quotidien, à l’ennui, d’échapper à la froide logique de la rationalité productrice. Le beau donne du sens au travail et signe un accomplissement.
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Marc Benninger est le rédacteur en chef de la version française de HR Today depuis 2006.

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