La prévention coûte cher? Alors essayez les accidents
La sécurité au travail et la protection de la santé (STPS) est une obligation légale qui incombe à l'employeur, mais qui peut surtout lui être financièrement bénéfique et créer un avantage concurrentiel.

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La loi fédérale sur l’assurance-accidents (LAA) a notamment installé deux assurances obligatoires:
- Une contre les accidents et les maladies professionnels (AAP)
- L’autre contre les accidents non professionnels (AANP).
Des dépenses…
Elles fonctionnent comme toutes les assurances: une augmentation des dommages génère une augmentation des primes. D’ailleurs, savez-vous combien votre organisation paie annuellement pour ces assurances? De la même manière, combien vous coûtent les primes d’assurance indemnités journalières maladie (IJM, facultative) ou d’absentéisme, toutes causes confondues? Toutes ces charges ont un impact financier non négligeable sur une organisation et dégradent sa rentabilité!
Que l’on peut réduire…
Investir dans la gestion des risques STPS permet de réduire la fréquence ou la gravité des absences, voire les deux et donc… de faire baisser les coûts. Différentes analyses démontrent que pour 1 CHF investi en santé et sécurité au travail, le retour sur investissement est de 2 à 5 CHF, avec une durée d’amortissement moyenne de 1,5 an! Et c’est sans compter les bénéfices indirects, notamment: amélioration du climat social, implication des équipes, meilleure efficacité et attractivité de l’entreprise.
En optimisant les investissements
Trop souvent, les investissement STPS s’inscrivent dans un large spectre: soit on n’investit pas ou peu car cela est identifié comme une charge financière immédiate et non pas comme un bénéfice à court terme, soit on investit beaucoup… mais pas au bon endroit. Qui n’a jamais connu des cas d’investissements dans des assistances à la manutention qui finalement n’ont pas été utilisées, faute d’association suffisante en amont des équipes au choix de la solution la mieux adaptée?
De la même manière, d’après le concept du «triangle des problèmes»:
- La Direction connaît 10 à 20% des problèmes de son organisation (les plus critiques, sous forme d’indicateurs macroscopiques).
- L’encadrement intermédiaire en connaît 70% (les majeurs, mais beaucoup de petits soucis restent non signalés ou sous-estimés).
- Les opérateurs/employés de terrain en connaissent 100% (qu’ils essaient avec plus ou moins de succès de régler au quotidien, souvent au prix d’une exposition accrue aux risques psychosociaux).
La STPS s’intégrant de plus en plus dans la stratégie et la culture des organisations, l’optimisation des investissements correspondants implique de bien connaître les situations de travail et de s’appuyer sur la participation du personnel: «N’apprenez pas la prévention par accident».