Conseils pratiques

Travail du dimanche: quelques pistes pour s’en sortir

La législation suisse en matière de travail du dimanche a vécu une année 2005 mouvementée. Quelles sont les précautions à prendre pour adapter politique du personnel et travail dominical. Chantal Hayoz, spécialiste en droit du travail pour le syndicat SYNA donne ses conseils pour s’assurer du bien-être des employés.

Haro sur les dimanches. Les débats de l’année 2005 sur le travail du dimanche ont révélé des avis tranchés et des habitudes de société en mutation. Après le vote serré de novembre – autorisant le travail du dimanche dans les gares et les aéroports du pays – le Parlement s’est opposé en décembre à l’extension de cette pratique aux autres secteurs d’activités. Signe que le sujet reste sensible et qu’une refonte totale du système n’est pas encore à l’ordre du jour. 

Travailler le dimanche ne concerne cependant pas seulement les principales haltes ferroviaires et aéroports de Suisse. Au fil des ans, il est devenu une pratique courante et concerne plusieurs domaines d’activité. Mais le dimanche n’est pas un jour comme les autres. Jour du Seigneur, jour de repos, jour de fête ou jour de loisirs. Chacun dispose de son congé comme il l’entend. Sauf bien sûr, quand il faut aller travailler. Spécialiste du droit du travail, la syndicaliste Chantal Hayoz livre ses conseils pour mieux adapter une politique du personnel au travail dominical. 

Rappel: «Le travail du dimanche pour les salariés est en principe interdit par la Loi sur le travail (art. 18 al. 1 LTr). Il existe cependant une kyrielle d’exceptions à cette règle (voir la section dérogations par catégories d’entreprises ou de travailleurs). Concernant la rémunération d’un emploi du dimanche, le salaire doit faire l’objet d’une majoration d’au moins 50 pour cent (art. 19 al. 3 LTr).» 

Penser aux familles: «Le personnel salarié à charge d’une famille est le premier concerné par les désagréments du travail du dimanche. Durant la semaine, les enfants sont à l’école et le dimanche reste en général leur seul jour de repos. Le septième jour de la semaine est donc un jour de rencontre familiale important. Mais cette exception peut également concerner les salariés qui ont la charge de leurs parents.

Par conséquent, il serait préférable de recruter des personnes sans charges familiales. A moins que celles-ci le souhaitent expressément. Mais en général, les volontaires qui s’engagent pour un emploi le dimanche sont minoritaires. Notez que les étudiants sont des candidats idéaux pour le travail du dimanche.»

Organiser des tournus: «Le dimanche étant généralement un jour d’activité sociale, il est préférable d’organiser des tournus. Le dimanche est généralement dévolu aux activités religieuses, sportives et culturelles ainsi qu’aux fêtes de famille. Permettre à son personnel d’avoir quelques dimanche de congé par mois diminuera le risque qu’il soit coupé de son réseau social.»

Etablir les plans de travail à l’avance: «La spécificité du dimanche comme jour de contacts sociaux et l’importance de la mise sur pied de tournus implique également l’établissement de plans de travail préparés à l’avance. Idéalement, un plan de travail qui serait préparé de six mois en six mois permettra au personnel d’organiser son temps libre en fonction de ses activités extra-professionnelles. Ceci n’est évidemment pas toujours possible. Mais plus les délais seront longs et mieux votre personnel pourra organiser son emploi du temps.»

Des trajets plus longs: «Le dimanche étant un jour férié, les transports publics ne fonctionnent pas selon les horaires habituels. Les horaires sont en général restreints. Ceci peut engendrer des temps de déplacement plus long. Il faut en tenir compte. La prise en charge de ces frais effectifs tout comme le temps de déplacement peut en outre être une bonne compensation».

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Marc Benninger est le rédacteur en chef de la version française de HR Today depuis 2006.

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