(ats) Les prix à la consommation dans les 19 pays ayant opté pour la monnaie unique ont augmenté de 1,8% sur un an le mois dernier, en nette accélération par rapport à la hausse de 1,1% constatée en décembre. L'inflation atteint ainsi à peu près l'objectif que s'est fixé de la Banque centrale européenne (BCE) d'une inflation inférieure mais proche de 2% à moyen terme.
Le rythme d'inflation du mois de janvier est le plus soutenu depuis février 2013.
En France, l'inflation a également fait un bond en avant en janvier, tout comme en Allemagne où elle a aussi atteint l'objectif de la BCE. Cela ne devrait pas manquer d'alimenter le débat récurrent sur la nécessité de modifier la politique monétaire de la BCE, que certains jugent trop accommodante.
L'inflation annuelle a été de 1,4% en France, au plus haut depuis novembre 2012, après 0,6% en décembre, selon une première estimation publiée mardi par l'Insee. En Allemagne, le rythme d'inflation, dont la première estimation a été publiée, ressort à 1,9% sur un an, du jamais vu depuis trois ans et demi.
Statut quo attendu pour la BCE
Toutefois, l'inflation "core" en zone euro, c'est-à-dire hors éléments volatils que sont l'énergie et les produits alimentaires non transformés, est restée stable à 0,9% en janvier en variation annuelle. Cela laisse penser que la BCE ne modifiera pas tout de suite son programme de rachat d'obligations souveraines.
La BCE rachète 60 milliards d'euros (63,3 milliards de francs) d'actifs chaque mois dans le cadre de sa politique de relance de l'inflation et de soutien à la croissance dite d'assouplissement quantitatif (QE).
Les prix de l'énergie dans les 19 pays de la zone euro ont augmenté de 8,1% en taux annuel, selon Eurostat, tandis que les prix des produits alimentaires non transformés ont progressé de 3,3%.
Parallèlement, Eurostat a annoncé une légère accélération de la croissance en zone euro, à 0,5% au quatrième trimestre, contre 0,4% au troisième. Cela était prévu par les économistes.
En variation annuelle, la croissance de la zone euro au quatrième trimestre est restée stable, à 1,8%. Et sur l'ensemble de l'année 2016, elle ressort à 1,7%, a précisé l'institut.
L'amélioration de la croissance a également contribué à faire légèrement reculer le chômage en zone euro, ramenant son taux de 9,7% à 9,6%, au plus bas depuis mai 2009.