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Un de mes voisins m’a annoncé la triste nouvelle. Durant la nuit de jeudi à vendredi, un renard s’est infiltré sous le grillage du poulailler. Il a mangé trois poules avant de repartir sans demander son reste. Quel festin inespéré… Toutes les poules ont disparu. Vraiment? Non, il en reste bien une, en la cherchant bien, blottie dans un coin de paille encore chaude. C’est une poule plus âgée, elle est restée dans le poulailler, et a résisté au renard, en assénant des coups de becs sans relâche, guidés par son instinct et son œil encore vif… incroyable!
Il y a longtemps que j’ai quitté rivages de mon enfance émerveillée, aussi heureux qu’intemporels. Par mimétisme, j’ai très tôt appris un fort méchant argument, aussi dilatoire qu’imparable, que je me sers tous les jours, autant qu’aux autres: «Je n’ai pas le temps.» Oh, je sais bien qu’il ne s’agit pas là d’un temps réel. Qui d’autre que moi en effet, pourrait décider de son emploi? Ce malin prétexte, ce fallacieux propos, cette justification universelle, m’évite d’avoir à avouer qu’en réalité, je n’ai pas envie!