
En Suisse, 84,2% de la population âgée de 15 à 64 ans participe au marché du travail, soit une hausse de 2,9 points depuis 2010. Le travail à temps partiel y est beaucoup plus répandu que dans l’Union européenne. Les mères avec enfant(s) en bas âge sont toujours plus nombreuses à rester professionnellement actives. Les mères ont changé presque deux fois plus souvent d’emploi que les pères pour mieux concilier famille et emploi. Ce sont là quelques-uns des résultats de l’enquête suisse sur la population active 2018 réalisée par l’Office fédéral de la statistique (OFS).
Sans doute entendez-vous comme moi, de plus en plus souvent, le chœur des bonnes âmes entonnant, à gorges déployées et à l’unisson, d’étranges comptines, en forme de mélopées? Ces bonnes âmes s’ennoblissent elles-mêmes d’être les chantres du bonheur perpétuel au travail, les hérauts du management bienveillant, les prophètes de la libération universelle du travailleur (si naturellement autonome et responsable qu’il sait spontanément co-décider), les héros de l’intelligence collective (qui génère spontanément des auto-organisations insurpassables). Le bonheur au travail, devenant peu à peu catégoriquement impératif, finira par ressembler, comme 2 barbelés d’un même fil de fer, à la pathétique injonction de la «joie par le travail».